Vous envisagez de réaliser un bilan de compétences mais vous ne savez pas ni comment trouver un prestataire. Quand vous l’aurez trouvé, vous en aurez tellement que vous pourriez ne savoir choisir autrement par que les « avis » étoilés. Mais vous êtes unique : votre personnalité, votre situation, vos ambitions tout comme vos craintes et vos contraintes font que l’avis des autres peut porter sur des critères (des sentiments surtout) qui ne vous correspondraient pas forcément. Alors, quels sont les critères à considérer ? Cet article se veut factuel : il vous dit « qui » chercher, « où » chercher et « comment » trouver le bilan de compétences qu’il vous faut.

Comment identifier un prestataire de bilan de compétences ?

Un bilan de compétences se réalise par des entretiens avec un consultant spécialisé et des recherches qu’il supervise. Ce consultant spécialisé peut travailler pour son propre compte ou comme prestataire ou salarié pour le compte d’une entreprise. Ces entreprises, qu’elles soient unipersonnelles (consultant à son compte) ou qu’elles emploient des consultants, se désignent sous différentes appellations : Centre de bilans, Cabinet, Institut, organisme, etc. Cependant, pour pouvoir délivrer la prestation de bilan de compétences, elles doivent avoir enregistré une activité d’organisme de formation. Cette précision vous permet d’identifier ce que vous cherchez.

Ainsi, quelle que soit l’appellation choisie par l’entreprise (qui relève de la stratégie commerciale d’identité), le bilan de compétences doit se réaliser par un organisme de formation qui dispose et fait état de :

    • un numéro d’activité (NDA) délivré par la DREETS qui l’identifie comme « Organisme de formation » (OF) 
    • une certification Qualiopi qui précise son habilitation à la catégorie « Bilan de compétences »

Où trouver les centres de bilan de compétences ?

Les bilans de compétences s’effectuent donc auprès d’organismes de formation. L’organisme peut être représenté et composé d’une seule personne : le consultant.

Pour trouver un organisme de formation habilité à réaliser des bilans de compétences, vous disposez  :

1- Des répertoires « officiels« 

2 principaux répertoires peuvent être qualifiés « d’officiels  » : celui du CPF et celui du réseau des Carif-Oref régionaux.

Attention aux sites dont les noms vous induisent en erreur ! La présence du « .gouv.fr » dans l’adresse est un premier élément de contrôle. La vérification du bon logo dans l’icône ainsi que la conformité de la page d’accueil à la page ci-dessous sont une sécurité supplémentaire.

Vous n’êtes pas obligé d’avoir un compte pour utilisé l’onglet « Recherche » de la plateforme, même si le tutoriel vous invite à commencer par là. De la même façon, vous n’êtes pas obligé d’avoir un compte CPF pour bénéficier des informations et de toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur les aides aux financements des formations, dont celles du bilan de compétences.

Les Carif-Oref (Centre animation ressources d’information sur la formation / Observatoire régional emploi formation) sont des structures partenariales portées par l’État et la région.

Leurs missions s’articulent autour de 3 grands axes : observation, information et Animation, professionnalisation. Le réseau gère notamment les référentiels nationaux Offre Info et Certif Info, au cœur du Compte personnel de formation (CPF), Leur répertoire est également le répertoire utilisé par le service public de l’emploi (pôle-emploi).

Leur plateforme est très ergonomique et ouverte à tous. Il suffit de cliquer sur « trouver une formation » et renseigner « bilan de compétences » dans le champ « quoi ».

2- Votre navigateur Web

Pour trouver un organisme de formation proposant des bilans de compétences autour de chez vous, vous pouvez saisir dans la barre de recherche de votre navigateur « bilan de compétences » et le lieu recherché.

Par exemple : « bilan de compétences Nice »

Le résultats des recherches vous affichera une liste des entreprises qui se sont inscrites avec cette activité sur leur fiche « business » (pour Google). Il faudra ensuite choisir dans cette loooongue liste affichée par l’algorythme chargé du référencement sealed.

La tentation est grande alors de s’appuyer sur les avis étoilés (ils sont là pour ça en même temps…), toutefois, il est prudent de :

s’assurer que l’organisme dispose des « habilitations » ci-dessus énoncées si vous souhaitez mobiliser des aides financières ;

Considérer le fait que vous êtes unique et que les critères ou situations ayant motivés les avis (sentiments) ne vous correspondraient pas forcément.

En conséquence, je vous propose maintenant quelques critères objectifs sur lesquels porter votre attention :

Comment choisir l’OF pour faire le bilan de compétences ?

Comme évoqué plus haut, c’est votre situation personnelle, vos besoins, vos attentes et vos envies qui vont déterminer l’importance des critères à considérer :

      1. l’expertise du consultant
      2. les modalités d’accompagnements souhaitées
      3. la durée du bilan
      4. le prix du bilan

1- Quelle expertise pour le consultant ?

    • Vos questions concernent votre future employabilité :

Si vous avez une idée de métier et que vous souhaitez la vérifier en termes de prérequis, de formation à envisager, d’emploi et de crédibilité ensuite sur le marché, un consultant bénéficiant d’un profil « ressources humaines » ou « conseiller emploi », ayant une expérience probante dans le recrutement est pertinent. Idéalement, il a fait du recrutement dans plusieurs secteurs d’activités ou pour des profils de poste différents, ou au contraire il est spécialiste dans le domaine que vous ciblez. Il connaît les critères de recrutement, le raisonnement et les freins des employeurs, le crédit porté à tel diplôme ou tel titre professionnel, les compétences à mettre en valeurs ou à acquérir etc…

    • Vos questions se soucient de l’adéquation d’un poste, d’une fonction, d’un projet avec votre profil,

comme par exemple : est-ce que ce métier est fait pour moi ? en ai-je les capacités ? est-ce que je ne sous-évalue pas les contraintes ? est-ce que je ne surévalue pas mes possibilités ? etc. Le consultant aura alors idéalement une expertise dans les ressources humaines et/ou le management d’équipes auprès desquelles il aura mené des entretiens de développement professionnel (EDP et EP annuel). Il se sera intéressé aux techniques de communication et d’entretien d’explicitation.

    • Vos questions portent sur vos perspectives d’évolutions, vos envies, vos possibilités ;

vous rechercher de nouveaux objectifs, un but qui vous motive, un changement qui vous permettrait de vous reconnecter avec vous-même. La part d’introspection est ici la plus importante. Le profil du consultant doit être plus psychologue qu’entrepreneur mais il n’est pas non plus thérapeute (même si l’effet sur le mieux être est clairement un effet thérapeutique…). L’objectif est professionnel et doit vous maintenir dans une  réalité d’entreprise et de marché. L’expertise du consultant est ici celle de l’écoute, de l’entretien d’explicitation et de la synthèse qui permet de faire la jonction avec l’exigence de l’emploi. Il pourra être psychologue du travail, coach certifié, formateur, … Son expertise repose sur la prise en compte de la personne et dans sa capacité à accompagner le changement et ses effets matériels comme émotionnels.

2- Quelles modalités d’accompagnement souhaitées

    •  Un accompagnement individuel ou collectif ?

Il y a des avantages et des inconvénients dans les 2 types d’accompagnement, toutefois, seul l’accompagnement individuel peut juridiquement être qualifié de « bilan de compétences ». Les accompagnements collectifs se trouvent davantage sous des désignations de type « parcours projet » et dérivés, ils ne bénéficient pas des mêmes financements.

L’avantage indéniable du collectif est l’effet de groupe : l’émulation, la réassurance, la remobilisation. Ce type d’accompagnement est particulièrement bien adapté si vous êtes en fracture professionnelle ou isolé depuis longtemps. Vous avez besoin de refaire du lien, de vous reconfronter à l’autre de manière sécurisée ; L’inconvénient est l’influence des autres qui peut être insidieuse et inconsciente, une attention fragmentée de l’accompagnant, moins de temps d’écoute sur vos spécificités individuelles. Alors, en contrepartie, le temps d’un parcours est bien plus long que pour un bilan.

L’avantage incontestable de l’accompagnement individuel est… l’individualisation. Vous êtes au centre de l’attention de l’accompagnant durant toute la durée de la consultation, les réponses sont spécifiques à votre problématique et les outils sont adaptés à vos besoins. L’écoute, la confidentialité et le sur-mesure sont les fondements de cet accompagnement.

    • Un accompagnement en présentiel ou en distanciel ?

Comme précédemment, il y a des avantages et des inconvénients pour chacune des modalités :

L’avantage du présentiel est la qualité de la relation et de l’échange avec le consultant. Même si la visioconférence permet un contact visuel, il manque clairement un quelque chose d’essentiel. Beaucoup d’entre nous avons vécu les innombrables réunions en Visio qui se sont incroyablement multipliées. Et pourtant, nombreux sont également ceux qui ont exprimé à la fois leur saturation et leur frustration. L’accompagnement en présentiel permet de créer, de développer et d’entretenir du lien, cependant, son inconvénient majeur est la contrainte de déplacement et d’organisation qu’il implique.

L’avantage du distanciel est l’inégalable confort d’organisation. Souplesse, flexibilité, l’accompagnement en Visio, c’est simple comme un coup de fil. Le partage d’écran, l’échange de pièces, la transmission, tout est fluide et instantané. Cependant, l’inconvénient du distanciel est précisément la distanciation qui peut être un frein à la qualité de l’échange et du lien de confiance avec le consultant.

Lorsqu’un accompagnement mixte est possible, il répond idéalement à la fois aux attentes et aux contraintes d’organisation.

3- Quelle durée du bilan envisager ?

Un bilan de compétences prévoit un maximum de 24 heures d’accompagnement individuel. Il s’agit d’une durée maximum ce qui signifie que pour rendre les prix plus attractifs ou abordables, vous allez trouver toutes les durées imaginables jusqu’à 24 heures. 12,16 ou 18 heures sont des durées qui peuvent être pertinentes selon votre situation et vos besoins et c’est normalement durant l’entretien préalable du bilan qu’est déterminé avec le consultant la durée estimée nécessaire. Il y a deux point de vigilance à avoir pour définir une durée car de nombreuses pratiques existent :

  • La durée proposée est inférieure à 24 heures :

Il faut savoir que si votre bilan bénéficie d’un financement par le CPF par exemple, il peut être clôturé plus tôt que prévu et il ne vous sera facturé que le temps utilisé. Mais en revanche, si le temps estimé a été trop court, vous ne pourrez pas le rallonger ;

  • Les heures comptabilisées au bilan sont des heures d’accompagnement et non les heures consacrées au bilan. Cela signifie que les heures de travail en autonomie ne sont pas sensées être intégrées au devis.

Votre bilan peut vous prendre concrètement plus de temps que 12,16 ou 24 heures, l’estimation de la durée du bilan considère votre besoin de tutorat. Elle ne doit pas intégrer les heures de travail ou de recherches personnelles en autonomie parce que l’objectif a été fixé avec ou par le consultant.

4- Quel prix choisir ?

    Votre CPF est « à sec » ou peu garni, votre capacité d’autofinancement est limitée, vous êtes salarié et vous ne voulez pas que votre employeur soit informé de votre intention de faire un bilan de compétences. Lorsque vous voyez certains prix affichés, vous pouvez être tenté d’abandonner et de ne pas aller plus loin. Ce serait dommage car un bilan vous permettrait peut être de prendre des décisions importantes. Alors voici quelques pistes de réflexion :

    La fixation du prix d’un service est pour tout entreprise dans une économie de marché, un élément de la stratégie marketing. Il dépend des coûts, de la concurrence, de la demande et de la cible visée dont il résulte le choix de positionnement tarifaire et d’image. Les organismes de formation ne dérogent pas à cette règle. Mais la fixation du prix est également impactée par l’avantage non négligeable de pouvoir bénéficier de financements publics par l’intermédiaire des aides ou du CPF, ou du financement des OPCO, ce qui amène parfois à des tarifs affichés vs tarifs pratiqués surprenants. 

    La réalisation d’un bilan de compétences étant très encadré par la loi, le prix devient donc un élément stratégique de différenciation concurrentielle dans la communication : par exemple, vous pouvez trouver un prix affiché très haut au catalogue puis qui s’avère étroitement ajustable à votre solde CPF… vous avez ainsi la satisfaction du sentiment de bénéficier d’une prestation haut de gamme (ce qui est sécurisant) habilement négociée (ce qui est valorisant), mais qui vous aura surtout habilement siphonné votre compte formation. Vous avez également des pratiques de prix qui apprécient un « reste à charge » jugé raisonnable. (J’ai rencontré les mêmes pratiques dans l’offre de formations certifiantes financées par le CPF).

    Il est évident que les entreprises ont également des coûts et des objectifs de marges incompressibles qui font qu’elles auront en toutes circonstances un prix de vente « plancher » si elles veulent survivre. Mon intention est d’attirer votre attention sur un point de vigilance pour ne pas vous laisser décourager par des capacités de financement limitées ou pour ne pas vous retrouver démunis pour financer une formation ultérieure. Ce n’est pas une exhortation à la négociation sauvage !

    Il est donc important d’observer le prix moyen du marché à partir de ceux affichés dans les répertoires, prix que vous n’oublierez pas d’associer à la durée correspondante d’accompagnement effectif pour établir un repère tarifaire.

     

     

    Si vous souhiatez en savoir plus, vous pouvez saisir OSÉLANCE sur les moteurs de recherche des répertoires, me laisser un commentaire ci-dessous ou me contacter ici.